Barbier – Coville – Duchaussoy – Goetzmann – Loc’h – Sugawara
 

Gérard Barbier – Jean-Marie Coville – Mia Duchaussoy – Yohann Goetzmann – Jean-René Loc’h – Yasumasa Sugawara

Sujet récurrent, sujet ultime ; répétition d’images, de traits, de points… quelque chose insiste, se présente et se représente à l’infini dans les œuvres regroupées en ce printemps 2019 à la galerie Plein-jour.

Dessins, photographies et images numériques portent le témoignage d’histoires et de fascinations personnelles et singulières. Elles composent en couleur et en noir et blanc un kaléidoscope de vies où s’expriment la joie, la jubilation, la mélancolie et parfois la douleur que portent cinq artistes d’horizons très divers – Tokyo, Paris, Brest, Douarnenez et Pays Bigouden.

Gérard Barbier

Gérard Barbier

Gérard Barbier

Gérard Barbier est né le 6 novembre 1954 à Brest. Jusqu’à l’arrivée des résidences HLM, Gérard grandit dans les baraques de Brest, entouré de ses parents et de ses six frères et sœurs. Temps heureux dont il aime à se remémorer les images les plus chatoyantes : les cirques et les manèges des forains installés non loin de chez lui, dans le quartier du Bouguin. Ce goût des chapiteaux et des camions ne se démentira plus, indissociable du dessin pratiqué dès l’enfance.

Après avoir travaillé en Atelier ESAT, d’abord en poterie et en atelier bois puis dans les travaux de sous-traitance aux entreprises, Gérard Barbier, en retraite, poursuit son évocation passionnée d’un monde dont il semble, plus qu’aucun autre, posséder la magie : la fête foraine.

Jean-Marrie Coville, 2019, 40 x 35 cm

Jean-Marie Coville, 2019, 35 x 40 cm

Jean-Marie Coville

Jean-Marie Coville est né à Mureau (78) en 1958, il vit à Poullan-sur-mer. Il a travaillé en sérigraphie à l’ESAT Kan Ar Mor de Douarnenez pendant 25 ans. Après les dessins noirs et blanc présentés à la galerie Plein-jour en 2015, Jean-Marie dévoile aujourd’hui des œuvres en couleur dans lesquelles se conjuguent des motifs d’ordres divers : plantes, cœur, horloges, formes imbriquées…Pointillisme et filaments réticulés créent une  matière  colorée, active et vivante.

Jean-Marie Coville sollicite notre regard dans toute son acuité : Comme observé à échelle microscopique ou cellulaire, un monde étrange se dévoile, organique et végétal, mécanique et aérien ; poétique.

Mia Duchaussoy, SAMSUNG CAMERA PICTURES, 40 x 40 cm

Mia Duchaussoy, 40 x 30 cm

Mia Duchaussoy

Née en 1997 en région parisienne, Mia Duchaussoy commence à prendre des photos dès l’âge de 7 ans avec des appareils jetables offerts par sa grand-mère. Elle vide des pellicules entières dans des parkings. Lorsqu’elle intègre l’Institut Médico Éducatif Alternance à Bourg-la-Reine en 2012, elle commence à réaliser des centaines de montages de ses photos numériques. Elle travaille autour du thème de « Camille » (qu’elle surnomme « Olivier ») et sa « mèche orange » d’après une série de photo prise lors d’un spectacle de danse en 2007. Elle répète inlassablement, dans des dessins puis dans des montages sur le logiciel « paint », les positions de la jeune Camille, une participante à un atelier de danse dirigé par sa mère.
En 2018 ses œuvres figurent sur le livret « l’Énergie positive des dieux » du collectif Astéréotypie.

Yohann Goetzmann

Yohann Goetzmann

Yohann Goetzmann

Yohann Goetzmann né en région parisien en 1992. Il se passionne très tôt pour le réseau métro et bus de la RATP et pour l’émission « des chiffres et des lettres ». Il passe beaucoup de temps à écrire des chiffres sur des feuilles selon un code couleur qui lui est propre. Lorsqu’il intègre l’Institut Médico Éducatif Alternance vers l’âge de 15 ans, il découvre le logiciel Publisher sur lequel il va élaborer ses premières compositions. Il les réalise à partir de captures d’écran sur Google map en recherchant des panneaux signalétiques de bus en France mais aussi à l’étranger. Il effectue également des captures d’écran sur You tube à partir d’émissions de télévision telles que « les chiffres et les lettres ».
Les travaux de Yoann Goetzmann ont déjà été exposés à Bruxelles lors de l’événement « Brut Now » ainsi qu’à Paris à la Gaité-Lyrique. Il est également l’un des principaux  auteurs-performers du groupe de rock «  Collectif Astéréotypie » avec lequel il se produit régulièrement.

astereotypie.bandcamp.com

Jean-René Loc’h

Jean-René Loc’h

Jean- René Loc’h

Evidents et systématiques au premier regard, les dessins de Jean-René Loc’h prennent un tour déconcertant pour qui veut bien se laisser immerger dans les vagues de points, minuscules et multicolores que l’artiste ordonne selon une mathématique tenue secrète. Aussi discret qu’opiniâtre, Jean-René poursuit une œuvre entamée de longue date et déclinée sur le papier mais aussi sur la table de la maison familiale, par des alignements éphémères de bouchons ou de boutons.

« Il faut bien faire » dit Jean-René. Chaque point dessiné fait l’objet du choix méthodique – mais sans hésitation – d’un crayon feutre. Le bouchon est ôté, le point patiemment tracé, le bouchon remis en place ; le feutre, enfin, est replacé dans le pot. Un autre est choisi, le bouchon ôté, le point patiemment tracé… Lentement, inexorablement, par lignes et par milliers de points, la feuille s’anime et ondule, en tous sens.

C’est à l’Accueil de jour de Ker Odet, association Kan Ar Mor, où il réside en journée que Jean-René réalise son alchimie graphique, seul ou dans le cadre de l’atelier de création. Il vit le reste du temps, au sein de sa famille, en Pays bigouden.

Sugawara Yasumasa, ImmortanJoe

Sugawara Yasumasa, Batman

Sugawara Yasumasa

Aux qualités attendues des super-héros – force et invincibilité – Sugawara Yasumasa a ajouté la grâce, celle d’un trait au rotring noir cernant son sujet tantôt par modules et circonvolutions accumulés, tantôt par grand traits, à la manière de zébrures de combats. Batman, Immortan Joe, The Expendables ou Kumootoko surgissent directement sur une feuille de papier intersidérale, témoins magiques et vivants d’une quatrième dimension familière à l’artiste. Sugawara Yasumasa, s’étant saisi des super–pouvoirs du dessin, porte au monde des personnages révélés par sa graphie et comme cachés derrière. Où sont-ils en fait ces êtres en apparition, crées et néantisés dans un même mouvement ? Evoluant à travers une succession de plan qui s’entrecroisent, se nouent et se dénouent, se superposent et s’éloignent, ils sont bel et bien là mais restent insaisissables : super-héros, vraiment.Sugawara Yasumasa a 46 ans, il travaille en tant que boulanger au sein d’une structure d’accueil pour personnes handicapées. C’est là aussi qu’il réalise ses dessins, durant ses heures libres. Bel exemple d’art brut japonais, ce travail est montré pour la première fois hors de Tokyo.