Nobuo FUNAKI CHIGUSA
Kaoru KABAYASHI
KD
Yumi KOBAYASHI
Yui MIYAMOTO
SHU SHU
Yasumasa SUNAGAWA
Uchida TAKUMA
Yamagishi TAISEI
Shoji TOMITA
Noguchi TOSHIHISA
Keiichi YAMAZAKI
Tomomi WAKI

Galerie Plein-Jour – Art brut japonais – 2025
5 avril / 18 mai 2025
Pour fêter ses dix ans d’existence, la galerie Plein-jour a convié 14 artistes de l’art brut japonais : à travers leurs œuvres et pour six semaines, une étonnante et revigorante allégresse va illuminer ce lieu qui, depuis 2015, s’est toujours voulu ouvert aux multiples manières de créer, de s’exprimer et de communiquer, un lieu de dialogue et d’amitié entre les artistes, les visiteurs et les œuvres. Cette exposition, qui tient ensemble l’abstraction et la figuration, le noir et la couleur, les stars de la pop musique et les navires de guerre en est une nouvelle illustration. En dix ans et en 25 expositions, c’est avec bonheur que nous aurons présenté le travail de 110 artistes, et s’il est impossible de les citer toutes et tous ici, c’est avec chaleur que nous les remercions. Leur talent et la confiance qu’ils nous ont accordée nous porte. Merci aussi à toutes celles et ceux qui franchissent notre seuil, nous les remercions pour leurs regards attentifs et concernés.
Nobuo FUNAKI

Nobuo FUNAKI, Stylo à bille sur papier machine, diptyque, Deux fois 17 x 25 cm

Nobuo FUNAKI, Stylo à bille sur papier machine, 21 x 30 cm
Nobuo FUNAKI est né le 3 décembre 1969 dans la préfecture de Shimane. Il a grandi à Kyoto et est entré en décembre 2020 à Yotsubaen, un établissement d’aide aux personnes handicapées situé sur une petite île de la préfecture de Shimane. Nobuo aime le dessin depuis son plus jeune âge et a remporté depuis 2021 de nombreux prix lors d’expositions d’art de la préfecture de Shimane pour les personnes handicapées. Sa série des Corbeaux à notamment remporté le grand prix de l’exposition en 2022.
CHIGUSA

CHIGUSA, broderie sur tissus métis, 33 x 44 cm

CHIGUSA, broderie sur tissu, 39 x 67 cm
CHIGUSA est née en 1970. Les broderies exposées ont été réalisées entre 2018 et 2024. Chigusa commence par dessiner au stylo la partie à coudre puis elle choisit un fil parmi ses couleurs préférées. Ce travail demande une grande attention, la réalisation est très longue, jusqu’à six mois pour une broderie. Certaines pièces sont basées sur les visages des membres de sa famille.
L’œuvre achevée est montrée à l’ensemble du personnel de Centre d’accueil, Chigusa est très heureuse des félicitations qui lui sont adressées.
Yumi KOBAYASHI

Yumi KOBAYASHI, céramique, diamètre d’environ 30 cm

Yumi KOBAYASHI, céramique, diamètre d’environ 28 cm
Kaoru KOBAYASHI

Kaoru KABAYASHI, Feutre sur carton, 19 x 19 cm

Kaoru KABAYASHIIMG, Feutre sur carton, 19 x 19 cm
Kaoru KOBAYASHI, 54 ans, vit à Higashimatsuyama. Passionnée de publicités, de cinéma et de musique, Kaoru travaille de préférence d’après des affiches de cinéma ou des pochettes de disque, dont elle restitue avec beaucoup d’efficacité la puissance d’évocation. Son trait, qui s’apparente à la ligne claire des dessinateurs de bande dessinée, saisit avec justesse et humour les expressions et les situations archétypale de ses héros. Kaoru dessine indifféremment sur du papier, du carton ou sur des prospectus publicitaires, toujours en écoutant de la musique ou des messages publicitaires.
KD

KD, Usasan, Paper pencil on black paper, 54 x 38 cm

KD, Usasan, Paper pencil on black paper, 38 x 54 cm
KD, né en 1999 dans la préfecture de Saitama. Dans un rectangle, trois petits cercles : un noir et deux blancs. Deux autres cercles blancs, en miroir des précédents, sont portés sur la ligne inférieure du rectangle dont la partie haute s’orne de hachures verticales. KD réitère cette figure à l’infini et par lignes pour créer de grands mouvements de vagues et de flux circulant en tous sens. Le dessin ondule, s’étire ou se resserre. Traitées en transparence et par successions régulières, les couleurs de l’arc en ciel rehaussent le noir et le blanc de la feuille et du stylo. Abstraction pure ? KD précise : « C’est un « Usa-san », un Monsieur Lapin très joli mais il devient de plus en plus grand et de plus en plus petit, ses jambes s’étirent et son visage s’étire. » Différents styles de « Usa-san » voient le jour nous dit-on encore. « Monsieur KD a l’air très heureux lorsqu’il dit « je l’ai fait ! » après avoir terminé une œuvre. »
Yui MIYAMOTO

Yui MIYAMOTOIMG, feutre et crayon de couleur

Yui MIYAMOTOIMG, feutre et crayon de couleur sur papier
Yui MIYAMOTO, 38 ans, vit à Kinokawa. Autiste, elle a des difficultés à communiquer par la parole. Ses dessins de foules bariolées témoignent pourtant d’un esprit enjoué et plein de fantaisie. Avec beaucoup de rigueur et de clarté, elle organise des regroupements de dauphins, de bonhommes en forme de pouf et de tortues motorisées qui circulent en tous sens. Organisant ce trafic éclectique et joyeux, des figures répétitives défilent comme à la parade.
SHU SHU

Shu Shu, papier découpé et déchiré collé sur papier, 43 x 60 cm

Shu Shu, papier découpé et déchiré collé sur papier, 43 x 60 cm
SHU SHU, né en 1989. Shu Shu crée des mosaïques d’une grande richesse de couleur et de rythme à partir de papier d’origami, de journeaux et de brochure. “ Il choisit une feuille de papier de sa couleur préférée et la tend à un collaborateur du Centre. Ce dernier le découpe en carrés avec des ciseaux que Shu Shu déchire ensuite en petits morceaux. Le papier est d’abord disposé sur le cadre extérieur, puis organisé librement et collé sur la feuille. Il faut environ trois mois pour achever le travail.”
Yasumasa SUNAGAWA

Yasumasa SUNAGAWA, Spiny Lobster, encre sur papier, 27 x 38 cm

Yasumasa SUNAGAWA, Corps humain, encre sur papier, 38 x 27 cm
Yasumasa SUNAGAWA, 52 ans, travaille en tant que boulanger au sein de l’association Pomamori à Tokyo. Il pratique le dessin et le chant. Pour dessiner, Yasumasa doit s’isoler et être au calme, dans le silence le plus complet. Il s’inspire de l’univers des super-héros, du monde animal ou d’images médicales, au gré des reproductions dont il dispose pendant sa séance de travail. Ses dessins sont toujours réalisés au stylo noir. Des zones très denses, presque tramées alternent avec des espaces plus amples qui évoquent le vide. Une multitude de détails et de figures, indistincts au premier coup d’œil, prennent forme soudain à travers le réseau des lignes et la multiplicité des plans. Dynamisme des formes et inventivité graphique sont les maîtres mots de cette œuvre.
Uchida TAKUMA

Uchida TAKUMA, Crayon gris et crayon de couleur sur cahier d’écolier, chaques pages 25 x 18 cm

Uchida TAKUMA, Crayon gris et crayon de couleur sur cahier d’écolier, chaques pages 25 x 18 cm
Uchida TAKUMA, né en 1982, résidant dans la préfecture de Saitama. La lutte entre la justice et le mal est le thème principal de ses carnets. « Il continue inlassablement à dessiner ces images de la bataille depuis près de trente ans, chaque jour. Il est lui même l’un des protagonistes de ses histoires mais pour lutter contre le mal, il forme une équipe de Justes avec ses personnages d’animation préférés et ses amis.
Pour Uchida, « le mal est le mal », il est sans motif, contrairement au bien qui lutte pour la justice. Les batailles et sa vie réelle ont beaucoup en commun. Comme il aime la télévision, ses histoires évoluent selon la période de l’année, au même titre que les émissions qui changent selon les saisons. Il y a donc des batailles spéciales en avril et en octobre et les hostilités sont suspendues à Noël et pendant toutes les vacances du Nouvel An. Uchida combat le mal car il voudrait que les gens du monde entier puissent vivre heureux et en paix. Dans la vie quotidienne, il affirme également qu’il n’aime pas les disputes et souhaite que les gens s’entendent. Non seulement les batailles, mais aussi les pensées de chacun sont condensées dans ses carnets. »
Yamagishi TAISEI

Yamagishi TAISEI, Warship_crayon sur papier, 14 x 21 cm

Yamagishi TAISEI, Warship, crayon sur papier, 14 x 21 cm
Yamagishi TAISEI, né en 2003 dans la préfecture de Saitama. Yamagishi a commencé à peindre à l’âge de 19 ans.
« Il aime regarder les films d’action étrangers et il imagine et dépeint ses scènes préférées des films. Il utilise un crayon pour dessiner finement, parfois avec une ligne sombre et parfois avec une ligne claire. Il souhaite que de nombreuses personnes apprennent à le connaître à travers son travail. Le fait de savoir que ses dessins seraient exposés à Douarnenez l’a incité à en créer d’autres. »
Les navires de guerre que dessine Yamagishi, au crayon gris sur papier machine sont équipés d’un, de deux ou de trois canons, plus rarement d’une multitude de sabres japonais qui pointent vers le ciel. La surface de ces bâtiments militaires, loin d’évoquer l’aspect lisse de l’acier de blindage, relève plutôt de la cotte de mailles, plus précisément de la broigne japonaise, plus légère et plus souple pour combattre. Indéfinies dans leurs époques, de quelles défenses ou de quelles offensives est-il question ici ?
Shoji TOMITA

Shoji TOMITA, Feutre sur papier, 59 x 43 cm

Shoji TOMITA, Feutre et pastel gras sur papier, 54 x 38 cm
Shoji TOMITA est né en 1959, Shoji Tomita vit dans la préfecture de Saitama.
« Débordant de curiosité et passionné de dessin, Shoji dessine sur une multitude de supports : papier, dos de calendriers, affiches… partout où il le peut. Il dessine aussi sur les murs, les meubles et les appareils électroménagers, faisant de sa chambre une véritable œuvre d’art. Il dessine souvent des animaux et certains héros de la série Squadron, qu’il affectionne particulièrement, bien que « Okami-chan » soit sa série préférée. Son premier succès remonte au concours public d’illustrations pour une carte de Nouvel An. Il avait choisi de dessiner « Okami chan », dont le nom vient de « Okame » (femme au visage de lune) pour illustrer le thème de la célébration du nouvel an. Au début, le visage était un simple visage d’Okame, puis il a progressivement attaché un ruban, un téléphone portable dans sa main, l’a habillée et a dessiné des animaux. Finalement, des insectes rampent et des fruits ornent le visage d’Okami-chan, rendant son œuvre complètement étrange et étonnante. Chaque dessin a son histoire. Qu’il nous raconte. Le dessin est un moyen de communication essentiel à son quotidien. »
Noguchi Toshihisa

Noguchi TOSHIHISA, Feutre Posca sur papier Washi traditionnel, 58 x 84 cm

Noguchi TOSHIHISA, Feutre Posca sur papier Washi traditionnel, 58 x 78 cm
Noguchi Toshihisa est né en 1971 dans la préfecture de Saitama
« Chaque jour, il aborde son travail en riant. Sa présence, ses expressions font sourire ceux qui l’entourent. Puis, d’un air sérieux, il se concentre tranquillement sur le pointillage à l’aide d’un stylo Posca. Le matériau sur lequel il dessine est du washi (papier japonais traditionnel). Il est agréable de voir l’encre des stylos Posca absorbée par le papier washi.
Le travail consiste à dessiner des « dix-dix » un par un, parfois en reliant les points pour former des groupes plus importants. La disposition et l’équilibre des teintes colorées, des points et des grands groupes reliés par des points créent une œuvre très harmonieuse et captivante. »
Keiichi YAMAZAKI

Keiichi YAMAZAKI, Stylo feutre sur papier machine, 21 x 30 cm

Keiichi YAMAZAKI, Stylo feutre sur papier machine, 21 x 30 cm
Keiichi YAMAZAKI est né en 1972. « Il était hyperactif et avait du mal à communiquer, jusqu’à ce qu’ Uchida, membre du personnel, propose de dessiner des expressions faciales telles que le rire, les pleurs et la colère. C’est cela qui a tout déclenché. Face au mur, Keiichi à commencé à peindre des visages semblables à des masques à l’intérieur de cercles aux couleurs vives. Il donnait l’impression d’être calme et doux et chantait la chanson « Applaudissons nos mains ». La silhouette ronde semblait bien lui convenir. Dès lors il a commencé à verbaliser ses demandes, comme par exemple : « S’il vous plaît, achetez-moi un stylo. » L’art a conduit à des changements dans son mode de vie, il sourit en dessinant. »
Tomomi WAKI

Tomomi WAKI, Feutre sur papier
Tomomi WAKI, 42 ans, vit à Tokyo. Elle pratique le dessin, la poterie et le tissage ( La galerie Plein-jour avait présenté ses réalisations textile en 2020)). Elle aime les fleurs de cerisier, la mer et les baleines.
Un grand dessin exige toute l’attention de Tomomi et la mobilise toute entière. C’est avec beaucoup d’assurance et sans à-coup qu’elle fait évoluer l’oeuvre,dans une sorte de “marche en avant” inéxorable. Ayant distribué des figures abstraites ou figuratives sur sa feuille de papier, Tomomi, maintes et maintes fois revient à la charge, remplie, recouvre, entoure. En dépit d’une prolifération continue de masses colorées et de traits, l’harmonie et la cohérence simple du début restent intactes mais de plus en plus en arrière plan, presque invisibles. Tout se mélange mais tout est ordonné, secrètement.
La galerie Plein-jour remercie les personnes et ami·es qui ont participé à la préparation et à l’organisation de cette exposition : Yuichi ISHIDAIRA, Kengo KITAOKA, Saibun NIWA, Hiroyuki OKABE, Ryohei OKUNO, Megumi YURI, Sayo WATANABE.
Merci aussi à Djamel RABAHI, traducteur, qui a facilité la venue de nos amis japonais en France et à Théo LAOUCHET, collaborateur stagiaire.
Galerie Plein-Jour, 4 rue Eugène Kérivel, 29100 Douarnenez (Place des Halles)