Helen Vergouwen – Jean-Pierre Le Bars
 

Helen Vergouwen – Jean-Pierre Le Bars

Se réunir : Les artistes de l’abstraction géométrique s’y prêtent d’autant plus volontiers qu’ils utilisent, peu ou prou, un même corpus de formes et de thèmes. Structures, espace, plein, vide, extérieur, intérieur… C’est dans un domaine partagé qu’ils entendent s’exprimer.

La galerie Plein-jour présente donc, pour deux mois, les travaux d’Helen Vergouwen et de Jean-Pierre Le Bars. L’une à fait de l’acier, du bois ou du bronze les matériaux d’une œuvre sculptée qui, derrière un dépouillement apparent évoque « … un plan géographique ou le croisement de routes, des éléments architecturaux faits d’ouverture, d’enserrements et de liaisons… » (Piet Augustijn) L’autre, peintre et photographe, semble vouloir mettre en tension le vide.

La profondeur, longtemps associée dans son travail à des constructions en trois dimensions, semble cette fois s’insinuer à l’intérieur même d’un support nouveau pour lui : la feuille de papier.

Helen Vergouwen

Helen Vergouwen

Helen Vergouwen

Helen Vergouwen

Helen Vergouwen

La vigueur avec laquelle Vergouwen articule les formes courbes et angulaires, les pleins et les vides dans l’espace ne fait aucune concession à l’expressionnisme comme à la froideur esthétisante du minimal. Mettant en jeu des notions de force, de masse et d’équilibre, cherchant parfois même à échapper aux contraintes de la pesanteur, les assemblages abstraits d’Helen Vergouwen font parfois songer à ceux d’un Chillida. Toutefois, leur conception répond à une volonté de rationalisation plus marquée et à ce titre, ils revêtent une dimension architecturale indéniable. Ceci vaut particulièrement pour les signes métalliques de Vergouwen dont la verticalité et le caractère construit sont très affirmés.

Domitille d’Orgeval, Docteur en Histoire de l’Art

Réalisées pour la plupart en acier corten, les sculptures de Helen Vergouwen (Rucphen NL 1960), nous appellent de côtés. Tourner autour d’elles; jouer à cache-cache avec les ouvertures et les formes; partir à la recherche de la face cachée, toujours celle que l’on ne voit pas; s’aventurer et s’exposer au renouvellement de ses impressions, à des sentiments inexplorés.

L’interface de la sculture et du monde, la surface, la peau de l’oeuvre requièrent de Helen Vergouwen une attention toute particulière. Par la rouille, évolution naturelle de l’acier, l’oeuvre s’adapte à son milieu; la sculpture d’extérieur se fond dans l’environnement naturel, lui appartient, en provient. Ces architectures d’espace pourront également s’accorder ensuite naturellement à l’interieur qu’elles se seront choisi.

Dick Adelaar, Historien d’art

Jean-Pierre Le Bars, 2016, 43 x 40 cm

Jean-Pierre Le Bars, 2016, 43 x 40 cm

Jean-Pierre Le Bars, 2016, 32 x 30 cm

Jean-Pierre Le Bars, 2016, 32 x 30 cm

Jean-Pierre Le Bars

Jean-Pierre Le Bars, peintre et photographe semble vouloir mettre en tension le vide. La profondeur, longtemps associée dans son travail à des constructions en trois dimensions s’insinue, dans cette série de peintures récentes, à l’intérieur même d’un support nouveau pour lui : la feuille de papier. L’habitude, sans doute, de « tresser » la couleur au fond, joue à plein dans ces compositions géométriques. Plus que des carrés et des angles, nous décelons des plans successifs, des entrelacs de surfaces, une interaction entre les tracés et le champ indéfinissable qu’est le blanc du support.

De même, par ses photographies, nous balançons d’un monde construit et stable à sa détérioration, sa déconstruction. Les éléments choisis – maisons, boites, mobilier – sont à l’image des motifs peints : usuels, presque invisibles par leur fonctionnalité, leur banalité, mais riches de possibilités combinatoires.

Ce qui semble retenir l’attention du photographe ou du peintre n’est donc pas la forme, plus ou moins vide, plus ou moins pleine, petite ou grande… mais l’espace qu’elle génère et qui l’absorbe, simultanément.