Haeji Lim – Kun Kang
 

Haeji Lim – Kun Kang

Année de la Corée oblige, les artistes sud-coréens investissent cette année en France musées et galeries. Qui s’en plaindra ? Dynamiques, créatifs, sensibles, ils inventent en toute liberté leur manière de faire, leur manière de dire, avec cette faculté toute particulière d’associer introspection et questionnement du monde.

L’identité, l’angoisse, le regard de l’autre sont au cœur des travaux d’ Haeji Lim et de Kun Kang. Mais qu’il s’agisse de portraits, d’insectes ou de mobilier urbain, ce sont avant tout deux paysages intérieurs qui nous sont, ici, donnés à voir.

Haeji Lim

Haeji Lim

Haeji Lim

Haeji Lim

Haeji Lim

Diplômée en 2015 de l’Ecole nationale supérieure d’art de Paris, Hae ji Lim avait précédemment suivi, de 2007 à 2011, des études artistiques en Corée du sud . Cette formation double et le déracinement consécutif à son installation en France se devine a travers ses dessins, broderies et installations : vifs, inquiets et sereins à la fois, ils dressent avec grâce et comme en chuchotant l’inventaire d’un quotidien halluciné.

«  Par le développement de la science et de la technologie de la société contemporaine, la paranoïa et l’obsession sont très banales et fréquemment ressenties dans la vie courante. Nous nous inquiétons pour beaucoup de choses. Je pense que ce type de dérive ne constitue pas une maladie à part mais qu’elle concerne une grande quantité de gens dans la société moderne.

Mes idées délirantes et mes troubles obsessionnels compulsifs sont liés à la peur. (…)

Je ne connais pas exactement l’essence de ce sentiment, donc la crainte s’agrandit. Mes actes répétitifs me donnent un certain confort, mais très temporaire.
Je représente la fermeture, la limite et la peur générale de la génération contemporaine notamment des objets tels que des barrières, portes, fenêtres, insectes ou des concepts comme l’illusion ou la répétition. »

Hae ji LIM expose régulièrement ses œuvres en France ( expositions collectives à l’Atelier Tim Eitel et Vilmouth -ENSA de Paris ; Galerie du Praticable à Rennes … ) et en Corée du sud.

Kun Kang

Kun Kang

Kun Kang

Kun Kang

Né en 1988 en Corée, Kun Kang est diplômé de l’Ecole européenne supérieure d’art de Rennes (2015 ) et actuellement en post-diplôme à l’Ecole nationale supérieure d’art de Paris-Cergy. Il avait auparavant suivi l’enseignement de l’université de Gachon en Corée du sud. Depuis deux ans, la liste des expositions auxquelles il a participé, seul ou en groupe, est conséquente : Yohann Gallery (exposition solo) et galerie Da-end à Paris, Sejong museum of Art à Séoul, Galerie du Praticable à Rennes…

En 2015 Kun Kang a reçu le Grand prix de sculpture de l’Asia contemporary young artist award, le Prix Dauphine pour l’art contemporain (Prix du public et Coup de coeur du Chassis). Il est sélectionné pour le Prix Artagon II, Paris 2016.

«  Les travaux de l’artiste Kun Kang représentent toujours deux images dans un même espace parce qu’il s’intéresse à la relation entre les gens. Se basant sur son expérience personnelle, Il mets en évidence les aspects contradictoires de cette relation. Depuis son enfance, cet artiste a la curiosité de connaître les pensées d’autrui sur lui. Par exemple, il se questionne sur la différence de perception de son visage par autrui et par lui-même. Il s’interroge de plus sur le jugement que les autres personnes portent sur sa personnalité. Il trouve que sa propre personnalité peut être amenée à changer à cause du jugement des autres. Cette expérience le perturbe quant à son identité et le peine parfois. Ainsi ses projets rendent compte de sa confusion sur l’identité, sur les différentes relations qui nous lient les uns aux autres et sur la perception de notre environnement. Autrement dit, ses œuvres représentent l’histoire de relations entre lui-même et autrui ou entre lui-même et la société.

D’un masque sur lequel il est venu superposer un réseau de fils maintenus par des aiguilles, l’artiste précise : il me représente. Les aiguilles expriment les souffrances que les relations peuvent parfois engendrer, mais qui font tenir à la manière de racines l’arborescence des relations sociales, faisant apparaître un nouveau visage par le croisement des fils. Le travail exprime la reconstruction de son portrait à travers les réseaux sociaux et l’image superficielle que “l’autre” peut avoir d’une personnalité méconnue. »